WasteScapes est un ensemble de projets de recherche, artistiques et éducatifs qui a pour objectif d'aborder de manière créative et critique les concepts, matières et normes liés aux déchets dans la ville de Tioh:tiáke/Montréal, au Canada.
Faites une visite augmentée, à pied ou à vélo, des sites et des infrastructures qui se rapportent au déchet à Montréal.
Faites l'expérience d'un film immersif sur les goélands et les déchets urbains.
Apprenez-en davantage sur la recherche en matière de biodiversité dans les terres en friche réhabilitées.
Les grandes villes comme Montréal produisent et traitent beaucoup de déchets - un fait qui nous échappe souvent. Et c'est voulu : les déchets et les infrastructures qui les contiennent et les traitent sont presque toujours dissimulés, ce qui les rend - comme le dit le célèbre dicton - loin des yeux, loin du cœur.
Et pourtant, des millions d’humains et de non-humains vivent entourés de et parmi nos* déchets.
Ce travail de mise en évidence des déchets peut donc nous permettre de mieux comprendre comment et pourquoi nous* gaspillons, jetons, voire oublions certaines choses et non d’autres, de même qu’à comprendre la manière dont les déchets, les ordures ou les contaminants se propagent à travers les infrastructures et l'environnement.
Waste is a story about values. L’histoire du déchet en est donc une de valeurs - ce qui nous importe, ou ce que nous jugeons inutile, voire indésirable – et de comment ces dernières influencent la forme et le fonctionnement de vastes et complexes systèmes qui ont un impact sur nos vies et sur la planète. Mais qui est ce « nous » ? Tel que le signalent les docteurs Max Liboiron et Josh Lepawsky :
*« Il n'y a pas de « nous » universel lorsqu'il s'agit de rejeter ou de dévaloriser quelque chose... Les arguments selon lesquels « nous » sommes en train de détruire la planète ou ceux qui « nous » encourage à ne former qu’une seule communauté homogène, ne tiennent pas compte du rôle de forces telles que le colonialisme et le racisme dans la façon dont la pollution, la dévalorisation et l'extraction ont continuellement bénéficié à certains groupes, au détriment d'autres. Cela signifie que l'universalisme est une méthode qui rejette ce qui diffère de la norme pour maintenir le statu quo. » (Discard Studies, p. 101, 107).
“There is no universal “we” when it comes to waste and discarding… Arguments that “we” are destroying the planet or “we” must all band together as one, miss the role of forces like colonialism and racism in how pollution, discarding, and extraction have continually benefitted some types and groups of people and burdened others. Put another way, universalism is one method that discards the differences that matter and maintains business as usual.” (Discard Studies, p. 101, 107).
Ainsi, notre tâche (« nous » étant les nombreux collaborateur·rice·s de ce projet) n'est pas de circonscrire parfaitement la notion de déchet, mais de comprendre que les ordures et les débris que nous jetons font parti d’un système normatif - et que les processus, les structures et les croyances qui déterminent ce qui est dévalorisé sont toujours contextuels. Comme pour le « nous », la définition du déchet ne peut être universalisée, mais seulement comprise à partir de points de vue partiels.
WasteScapes cherche à aborder la problématique du déchet à partir des multiples perspectives et contextes de ses contributeurs·rice·s.
"La pollution n'est pas une manifestation ou un effet secondaire du colonialisme, mais plutôt une mise en œuvre continue de relations coloniales avec la terre." -- Max Liboiron.
“Pollution is not a manifestation or side effect of colonialism but is rather an enactment of ongoing colonial relations to Land.” -- Max Liboiron.
Le projet WasteScapes est situé en territoire autochtone non cédé dans la ville connue sous le nom de Tioh:tiáke, aujourd’hui appelée Montréal, au Canada. Nous reconnaissons la nation Kanien'kehá:ka comme les gardiens de ses terres et de ses eaux.
Les collaborateur·rice·s de ce projet sont soucieux·euses de réfléchir de manière critique aux intersections entre les déchets, la pollution et le colonialisme. De plus, en les considérant comme des processus et des structures relationnels plutôt que comme de simples faits, nous nous interrogeons sur la nature éthique des relations qui les constituent.
As you move through the city and its wastescapes, we invite you to join us in reflecting on the past and present relations to the land, water, and living entities that are enacted by the waste systems, and by ourselves. And, to reflect on how you might improve those relations.
Pour en savoir plus sur le territoire où se situe notre projet, visitez le page de la Reconnaissance territoriale de Concordia
WasteScapes a été créé par des étudiants et des professeurs de l'Université Concordia à Tioh:tiáke/Montréal, avec le soutien de Concordia et un bourse de “Connection,” de Conseil de recherche en sciences humaines, Canada.